Nous parlons du japon depuis quelques temps déjà. Notre position très favorable pouvait se résumer ainsi : soit les « Abenomics » fonctionnent, soit la BoJ accentue son assouplissement monétaire. Dans les deux cas le Nikkei en profite. Pourtant, les indices japonais sont parmi les plus mauvais en 2014. Un nouveau regard s’impose.
1/ L’échec (si l’on est pessimiste) ou un retard dans la réussite (si l’on est optimiste) des « Abenomics » devient le scenario central. En effet, les négociations salariales en cours déçoivent. La hausse des salaires aurait été une force importante pour rendre la dynamique économique moins dépendante des exportations et des variations du yen. Pourtant, selon les premières indications, les accords entre syndicats et patrons autoriseraient une hausse de 1 950 yens par mois, soit… moins de 15 euros. Chez Toyota, la hausse sera de 0.8%. En d’autres termes, la baisse des salaires réels (défalqués de l’inflation) va se poursuivre. Ensuite, la baisse du yen depuis plus d’un an n’a pas permis aux sociétés exportatrices de gagner des parts de marché. Elles ont préféré gonfler leurs marges, peut-être parce que, après tant d’année d’immobilisme, elles doutent de l’engagement de la Banque Centrale à maintenir durablement une telle politique. Enfin, une des 3 flèches de M. Abe était la relance fiscale. A ce stade, cela s’apparenterait plus à du marketing qu’autre chose puisque ce qui a été donné d’une main va être repris d’une autre avec la hausse de la « shohizei » (TVA sur la consommation) prévue pour le 1er avril. Pour finir, une moins forte corrélation entre le Nikkei et le Yen sera probablement un des signes de la réussite des « Abenomics ». Nous n’y sommes pas.
2/ Nous craignons qu’il y ait un trou d’air entre le constat des difficultés des « Abenomics » et la prochaine action de la BoJ. Déjà, M. Kiuchi, membre du Board, a mis en doute la poursuite de la politique actuelle en craignant des effets inattendus. Le yen ne baisse plus depuis le mois de mai 2013, si bien que, si le yen reste stable encore 2 mois, sa performance, donc celle de l’inflation sera proche de 0 : Retour à la case départ.
Nous préférons donc réduire la position du Japon dans les portefeuilles en attendant que le marché s’inquiète plus franchement de l’échec des « Abenomics » et/ou que la BoJ donne des signes plus clairs sur son action.